Depuis quelques années, la maladie l'avait écarté de la vie publique. Le docteur Henri Corenthin s'en est allé ce 17 avril dans sa commune de Port Louis.

Henri Corenthin a voué à l'Afrique une véritable passion au point d’opter pour la nationalité malienne et mener au Mali de grands combats politiques. Par la suite, il s’est battu pour retrouver la nationalité Française, alors que rien ne l’y obligeait.

Membre fondateur de l'UPLG, l'Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe, il est devenu l'une des grandes figures du nationalisme en Guadeloupe. La Guadeloupe perd une grande voix, un visionnaire méticuleux et grand acteur de la cohésion sociale.

Henry Corenthin était apprécié ou décrié mais cet homme, élégant et au franc parlé ne laissait pas indifférent. Homme de culture et d’engagement, il était capable d’aborder tous les sujets avec une grande maitrise intellectuelle.

Sportif, il a été athlète en Guadeloupe puis en région parisienne où il a porté les couleurs du PUC et de l’Île de France à une époque lointaine.

Médecin, il part s’installer en Afrique où il s’engage dans le sport, la santé et la politique pour exprimer notamment ses idées anticolonialistes. Président du Comité Olympique Malien et ministre des transports et des télécommunications à la fin des années 50 dans ce pays d’adoption, Henry Corenthin laissera son emprunte de décideur et de pourvoyeur d’idées.

A la Guadeloupe il dirigera avec succès la ligue d’athlétisme au début des années 80. Certains lui reprocheront un mélange des genres entre politique et sport mais ce grand défenseur de l’esprit olympique l’affirmait haut et fort : « Tout est lié dans un pays comme la Guadeloupe qui cherche à maitriser son destin ». Une idée qu’il a également développée au Conseil Régional, lorsqu’il était élu sur la liste de son organisation, l’UPLG, organisation au sein de laquelle il faisait entendre son expérience et parfois sa différence.

D.G.