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g.i.f.a. - groupement des internationaux français d'athlétisme

Carine ERARD

Profil socioculturel de l’élite athlétique Française

entre 1945 et 1972

 


 

Au printemps 2001, Carine ERARD, alors étudiante en doctorat STAPS à l’Université de Paris XI-Orsay, entreprend sous la direction de Christian Pociello et de Nicolas Bancel, une thèse qu’elle intitule :

 

LA PRODUCTION SOCIALE DE L'ÉLITE ATHLÉTIQUE FRANÇAISE (1945-1972) :

ESSAI D'ANALYSE PROSOPOGRAPHIQUE (1)

 

L'objet de ce travail est d'analyser, au travers des caractéristiques socioculturelles des athlètes qui ont été internationaux en athlétisme entre 1945 et 1972, la dynamique sociale de l'élite athlétique durant une période historique tout à fait particulière en France : "les Trente Glorieuses" (Fourastier, 1979).

Pour ce faire, une lecture interprétative des histoires de vie des internationaux est mise en œuvre autour de huit thèmes :

·           le milieu social,

·           le capital scolaire,

·           le capital sportif,

·           la taille de la famille d'origine,

·           la place dans la fratrie,

·           les configurations familiales particulières,

·           les origines géographiques,

·           les trajectoires individuelles.

Les récurrences et les divergences repérées dans la centaine de notices biographiques (reconstituées à partir de questionnaires et entretiens semi-directifs) sont interprétées grâce à une confrontation entre les données objectives et les formulations subjectives relatives à ces huit thèmes. Cette "dynamique du dedans" (Balandier, 1971) ainsi dégagée est à son tour analysée au regard du contexte historique (la "dynamique du dehors"). Cette approche de l'élite athlétique française des années 1945 à 1972, inédite dans la littérature socio-historique et dans la méthodologie employée, s'appuie sur la sociologie bourdieusienne (Bourdieu, 1976 ; Davisse & Louveau, 1998 ; Defrance, 1979 ; Lahire, 1995 ; Pociello, 1981).

 


 

Carine ERARD propose une synthèse de son travail de recherche sur le site « http://www.cairn.info » :

http://www.cairn.info/revue-science-et-motricite-2004-3-page-105.htm

L’article vise à mettre au jour la jeunesse qui, sous la IVème République, semble la plus disposée à investir l’élite athlétique, un espace qui depuis la fin du XIXème siècle se définit comme « bourgeois ». Il s’agit de saisir, à travers une analyse prosopographique, la dynamique socioculturelle de l’élite athlétique à partir de trois niveaux de réalité :

·         les ressorts biographiques,

·         les ressorts institutionnels

·         les ressorts structurels

Ces ressorts correspondent respectivement aux faits de représentation, de fonctionnement et de structure tels que Durkheim les définit. L’élite athlétique est ainsi appréhendée comme un espace dont la dynamique est liée à des agents dont les propriétés socioculturelles s’accordent aux caractéristiques de la pratique athlétique d’élite dans une conjoncture particulière : la IVème République.

 


 

(1)    Étymologiquement, prosopographie signifie « description d'une personne » (du grec prosôpon : « personnage (de théâtre) », d'où « personne », « individu » en général). Pour les historiens de l’Antiquité, la prosopographie a longtemps été une science auxiliaire de l'histoire dont l'objectif était d'étudier les biographies des membres d'une catégorie spécifique de la société, le plus souvent des élites, sociales ou politiques. Par métonymie, « prosopographie » désigne également l'ouvrage dans lequel les personnages sont classés par ordre alphabétique et notices individuelles, avec une description des traits retenus pour l'étude.

 

       La terminologie « prosopographie » est actuellement employée dans tous les champs chronologiques de l'histoire. Elle désigne une étude de biographies. La première étape consiste à déterminer le groupe social qui fera l'objet de l'étude (par exemple telle profession, les membres d'un mouvement ou d'une organisation, les détenteurs d’une charge politique ou judiciaire, etc.) Il s'agit ensuite de compiler les biographies de l'ensemble des personnes appartenant à ce groupe en listant le plus possible de caractéristiques pertinentes. En pratique, la méthode prosopographique veut que chaque notice se fonde exclusivement sur les sources "primaires" disponibles sur le personnage traité dans celle-ci (sans recourir aux travaux d'érudition qui ont pu lui être consacrés) : sources littéraires (Mémoires...), correspondances, documents d'archives, sources matérielles diverses - épigraphie, etc.- (cf. les volumes de la Prosopographie chrétienne initiée par H. I. Marrou, ainsi que ceux de la Prosopography of the Later Roman Empire dirigée par A. H. M. Jones). Enfin, l'analyse quantitative de ces biographies doit permettre de mettre au jour des ruptures ou des continuités dans les modes de vie, de recrutement, de reproduction du groupe social considéré, mais aussi de reconstituer, éventuellement, des tableaux généalogiques détaillés. Plus que d'une science auxiliaire, il convient alors de parler de méthode historique dans la mesure où la prosopographie produit des problématiques historiques spécifiques.

 

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