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Riec-sur-Belon…
Vous connaissez ? C’est entre Lorient et Concarneau, dans le Finistère sud. C’est là qu’habitait Guy KERFANT, au 48 bis rue de Pen Moor. Je dis « habitait » car Guy habite depuis le 28 mai au cimetière de Condé-en-Brie, dans l'Aisne. Je ne l’ai su que le 1er décembre, par hasard, en téléphonant à André-Jacques MARIE qui a tout de suite voulu savoir si j'avais des nouvelles de son ami. Ancien coureur de 800m, Guy fut un compagnon de route d’André-Jacques, international sur 110m haies ; c’était dans les années d’après-guerre entre 1946 et 1951.
André-Jacques MARIE a été le troisième président du GIFA (1979-1983), juste après Jean-René SEURIN (1972-1978) qui succéda lui-même à René MOURLON (1945-1971), créateur du GIFA en 1945 avec son frère André.
Guy KERFANT était né le 13 mars 1922. Il avait donc 93 ans. Son avis de décès est d’une infinie tristesse. Comme tous les avis de décès, il ne mentionne pas le jour de son décès, seulement l’âge... Vous aviez remarqué ?
Il y est écrit :
« Sa mère, sa femme Jeannine, ses enfants, tous décédés avant lui, ont la tristesse de vous faire part du décès de Guy KERFANT. »
« Remerciements sincères à Jean, son voisin et son ami pour sa présence durant toutes ces années. »
André-Jacques MARIE n’a pas su que son complice était parti. Ils n’osaient pas se téléphoner, s’importuner, et ils n’avaient pas internet, ni l’un, ni l’autre, ce n’est pas leur génération. Ils prenaient en fait des nouvelles l’un de l’autre par personne interposée, moi en l’occurrence, de peur d’apprendre sans ménagement la cruelle, l’indécente disparition de l’autre, espérant secrètement prolonger le souvenir de leur amitié.
Guy, parfois me téléphonait sous le fallacieux prétexte de s’assurer qu’il s’était acquitté de son adhésion, il me disait bien sa solitude, là-bas à Riec-sur-Belon, mais je n’ai pas compris. J’ai l’impression que c’était hier, je n’ai pas vu les années passer, sa dernière cotisation remonte à 2011.
Si je me fie à la seule trace de Guy sur internet, il aurait été un représentant de la maison d'édition parisienne qui diffusait les œuvres de Géo-Fourrier après la seconde guerre mondiale. Il détenait une série d'estampes de l’artiste qu’il a conservées depuis les années quarante, parce qu'il était « l'un des seuls à les trouver belles ». Il les a confiées à Bernard Le Floc'h, adjoint à la culture de Pont-l’Abbé pour son exposition au Musée bigouden : Le donjon du Château des Barons du Pont.
Je n’ai même pas de photo de Guy, alors j’ai mis celle de Lény Escudéro. L’histoire de Guy m’a rappelé une de ses chansons que je vous propose d’écouter… et de regarder. La vidéo est sobre et très bien réalisée, le texte et l’interprétation de Lény Escudéro sont magnifiques.
Ne pleurez pas dans vos mouchoirs, ce n’est qu’une histoire : Mon voisin est mort
G.D.
Mon voisin
est mort Je n’l’ai
pas connu Je n’l’ai
jamais vu Mon voisin
est mort À part quelques bruits À l’étage en d’ssous Mais des
riens du tout Je n’sais
rien d’sa vie C’est dôle
l’émotion Je n’l’ai
pas connu Et j’ai
l’impression De l’avoir
perdu J’suis dans
l’escalier Tu ne me
vois pas T’es sur le
palier Je n’te
salue pas … Être seul,
c’est vivre seul Au milieu de
la foule Et ça fait
mal, tu sais, Ça fait
comme une boule Qui te cache
le soleil Au milieu
du désert On n’est
pas seul tu sais On est
perdus C’est pas
pareil … |
Quand je
pense à toi A toi mon
voisin Toi qui
vivais là, Tu vivais
si loin Je ne saurai rien Du rien de
tes jours Rien de tes
chagrins Rien de tes
amours T’as dû avoir
peur Lorsque ton
destin T’a pris
par la main Pour
t’emmener ailleurs Sûr
qu’t’aurais aimé Avoir un
copain Pour
t’accompagner Un bout de
chemin … Être seul, c’est vivre
seul Au milieu
de la foule Et ça fait
mal, tu sais Ça fait
comme une boule Qui te
cache le soleil Au milieu
du désert On n’est
pas seuls tu sais On est
perdu, c’est pas pareil … |
Bonjour mon
voisin Bonjour
inconnu J’suis
celui du d’ssus Refuse pas
ma main Garde moi,
pitié Si des fois
la mort Revient au
quartier Pour
frapper encore Elle
n’osera pas Me donner
la nuit Quand elle
verra Que j’ai un
ami Faut-il que
les loups Reviennent
chez nous Rendre la
chaleur Que donnait
la peur ?? … Être seul,
c’est vivre seul Au milieu de la foule Et ça fait
mal, tu sais Ça fait
comme une boule Qui te
cache le soleil Au milieu
du désert On n’est
pas seul, tu sais On est
perdu C’est pas
pareil … C’est pas
pareil… C’est pas
pareil… |
Guy
KERFANT et André-Jacques MARIE étaient des amis de longue date. L’un était coureur
de demi-fond (800m), l’autre hurdler (110m haies : 27 sélections en Équipe
de France, champion d’Europe en 1950).
- André-Jacques MARIE ? C’est
Gérard du GIFA, le webmaster, le coureur de steeple, tu es toujours chez toi,
apparemment ? Tu deviens quoi ? - Nous faisons aller, nous ne
bougeons plus beaucoup, ma femme a trop de difficultés pour se déplacer.
C’est sympa de me téléphoner. - C’est un peu intéressé, je
cherche des informations concernant un certain Victor Baranca, un coureur de
800m qui a été champion de France en 1923. - Ça ne me dit rien du tout. - J’avais un petit espoir en
misant sur ta mémoire d’ancien président du GIFA, mais ça s’est passé vingt
ans avant ta présidence. Entre temps, la FFA a déménagé une première fois du
boulevard Hausmann au boulevard Poissonnière puis à Charléty. Tant pis ! - Tu n’aurais pas des nouvelles de
mon ami Kerfant ? - Écoute, maintenant que tu m’en
parles, ça fait effectivement longtemps que je ne l’ai pas eu au téléphone,
il est de 22 comme mon père, il aurait 93 ans… Attends, Françoise cherche sur
internet… Aïe ! Elle a trouvé un avis de décès le concernant, elle me le
lit : ses obsèques ont eu lieu le 27 mai. Je suis désolé André-Jacques
de t’annoncer si brutalement que ton ami est mort. - Comment ça se passe pour
toi ? Tu t’en sors ? Je viens d’avoir Victor, il ne va pas si bien
que ça… - Oui, on ne se voit plus au
marché. Avant, il passait me voir mais il ne vient plus. J’arrive à descendre
faire quelques courses, mais pour combien de temps encore ? On voudrait
bien rester dans notre appartement le plus longtemps possible. On songe à
solliciter une aide-ménagère, une assistance ou quelque chose comme ça, pour
ne pas devoir partir. - C’est bien quand on peut avoir
la chance de rester chez soi. Je vous souhaite de trouver une bonne solution.
Je vais te quitter et je suis vraiment désolé pour Michel, Françoise vous
embrasse. - Merci d’avoir appelé, ça me fait
bien plaisir, vraiment je te remercie. Tu es maintenant à Bréhat ? Tu
cours toujours ? - Oui, nous sommes totalement bréhatins depuis l'an dernier. On court pratiquement tous les
jours, chacun notre tour car j’en fais un peu plus que Françoise et un peu
plus vite, une heure en tout. Cela dit, je ne peux plus faire le tour complet
de l’île, je n’en fais plus que la moitié et de plus en plus difficilement,
je n’accélère plus dans les côtes et arrivé en haut, je marche. J’essaie de
ne pas t’oublier, je t’envoie un peu de mon air marin, au revoir
André-Jacques. |
G.D.
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L’Athlétisme
est un humanisme
Les qualités et principes
qui gouvernent
la vie des athlètes
s’appliquent à tous