En préambule de la remise des prix sportifs de la municipalité, le Sénonais Maurice Chiclet a reçu la prestigieuse médaille de la Ville de Sens. Celui qui avait battu le grand Alain Mimoun sur le 5.OOOm des championnats de France d'athlétisme de 1957 a été honoré par l’équipe municipale...

C'était il Y a plus de 56 ans. Le 14 septembre 1957, au temps où la piste d'athlétisme du stade Yves du Manoir de Colombes accueillait encore des compétitions sportives nationales et de haut niveau. Ce jour-là, lors des championnats de France d'athlétisme, Alain Mimoun est l'homme à battre, comme souvent d'ailleurs. Même à bientôt 37 ans, le champion olympique du marathon de Melbourne de 1956 est en lice pour un énième doublé sur 5.000 m et 10.000m. Intouchable durant la première moitié des années 1950, il doit pourtant s'incliner sur l'épreuve de fond du 5 000 m. C'est le jeune Sénonais de 27 ans, Maurice Chiclet qui le coiffe sur le fil et s'adjuge la médaille d'or de l'épreuve, contre toute attente.

• Employé municipal à la mairie de Sens

La mairie de Sens, où il a travaillé comme employé municipal au service voirie, entre 1956 et 1958, ne l'a pas du tout oublié. Celui qui habite désormais Les Mureaux, en banlieue parisienne, est revenu dans sa ville natale, vendredi soir, pour recevoir la médaille de la ville, des mains du premier adjoint, Christophe Ben Ali.

L'ancien fondeur, qui compte aujourd'hui 84 printemps a aussi reçu d'autres petits présents de la part de la municipalité. En plus de cet exploit, Maurice Chiclet a compilé plus de trente sélections en Équipe de France et obtenu une cinquième place sur la très célèbre corrida de Sao Paulo.

Peu bavard, l’homme a fini par évoquer, du bout des lèvres, un moment de son duel face à Mimoun : « Ma force, c’était d’attaquer dans les 200 derniers mètres. Mais contre Mimoun, j'avais démarré avant », Chiclet avait ensuite tenu la distance pour obtenir le précieux titre face à son prestigieux adversaire, disparu l’été dernier à l’âge de 92 ans. Si aujourd’hui, il s’intéresse toujours au sport, « notamment au football, mais un peu moins à l'athlétisme », il coule des jours heureux dans les Yvelines à s'occuper de sa famille et surtout de ses petits-enfants. Des héritiers qui connaissent sans doute par chœur l'exploit de papy Chiclet. n

Geoffrey FLEURY