Marcel Duriez : « Seuls restent les titres »

À 72 ans et trois olympiades derrière lui, Marcel Duriez a attendu quelque 43 ans et 7 mois que tombe son record d’Auvergne du 110 m haies (13’’68).

Photo Franck Boileau

Haies

Avec 13’’24 le néo-Clermontois Garfield Darien a ravi au Montferrandais Marcel Duriez le record d’Auvergne du 110 m haies établi en 1968 aux Jeux de Mexico. L’homme n’attendait que ça.

¨ Comment avez-vous ressenti la perte de votre record d'Auvergne ? Contrairement à ce qu'on peut penser, cela m'a fait plaisir. Car je trouvais désespérant qu'un record reste 44 ans. Un record est fait pour être battu. La seule chose qui nous restera ce sont les titres. Et je suis ravi, en plus, car c'est un très bon qui l'a pris.

¨ Vous connaissez Garfield Darien ? Non, mais j'aimerais le rencontrer, c'est évident. J'aurais ainsi souhaité l'inviter à notre assemblée du GIFA*. D'autant plus que deux de mes collègues du 110 m haies étaient là, Bernard Fournet, champion de France en 64 à Colombes… quand je suis tombé et sélectionné aux Jeux de Tokyo, et Jean-Paul Jeannet, international au début des années 60, 14''1, tous les deux sur des champs de patates. Mais cela n'a pas été possible à cause des championnats d'Europe (à Helsinki, 27 juin - 1 er juillet), ce qui, d'ailleurs, de notre avis unanime est une véritable connerie à un mois des jeux Olympiques.

¨ Vous souvenez-vous de Mexico ? J'avais fait 13''68 en demi-finales et 13''73 en finale. Et cela n'avait rien à voir avec l'altitude. C'était sur un tartan et je courais dessus pour la première fois. J'ai terminé ma carrière sur cette impression-là.

¨ 44 centièmes entre les deux records… Les conditions ont considérablement évolué. À l'époque on partait avec ses propres startings en alu. Michel Brun m'avait prêté les siens fabriqués par un gars de chez Michelin. La différence tient à trois choses, les qualités de la piste, beaucoup plus rapide, ensuite les conditions d'entraînement - nous, l'hiver on s'entraînait dehors - enfin les athlètes aujourd'hui ne font que ça. Ce qui n'enlève rien à la performance. Maintenant, j'attends les places. Personnellement, j'ai fait trois Jeux, deux finales et je suis tombé à Rome parce que j'ai pris tous les risques.

¨ Licencié à Clermont depuis peu, Garfield Darien est basé à Lyon : qu'en pensez-vous ? Vous savez, je suis un Nordiste, arrivé en Auvergne un peu dans les mêmes conditions, pour le travail, les écoles Michelin. Je pourrais donc être considéré comme un immigré. Mais j'ai eu le passeport auvergnat très vite. De fait, j'ignore à qui j'ai pris le record d'Auvergne à l'époque. Je l'ai établi à la première compétition.

¨ Quelle sera la durée selon vous de ce nouveau record ? Longue car, j'ai lu dans La Montagne les résultats des championnats d'Auvergne et derrière Darien, il n'y a personne. Sinon, je pense qu'il va l'améliorer. J'ai vu sa course à la télé, elle est sans faute. Chaque fois qu'il y a une belle perf, le geste est beau. J'ai été embêté aussi par la chute du jeune Martinot-Lagarde. En France, il y a toujours eu une continuité aux haies. Ce que j'espère, c'est que Darien fera mieux et qu'il gagnera des places.

(*) Le Groupement des Internationaux Français d'Athlétisme dont c'était l'assemblée générale, vendredi dernier, à Châtel-Guyon.

Francis Laporte, La Montagne

Activité Randonnée

Le week-end Assemblée Générale a commencé dès le vendredi 22 juin avec deux activités sportives, un championnat des athlètes golfeurs et une randonnée coachée par notre ami auvergnat René Lacour.

G.D.